Roger MUNIER. La philosophie - L'espace interieur. La poésie - L'image et la représentation

 Le colloque ? Roger Munier : la poésie, l'espace intérieur, la philosophie, l'image et la représentation ?, s'est tenu à l'Université de Lyon 3, les 3, 4, et 5 avril 2008, ayant été organisé par le groupe ? Marge ? du Centre Jean Prévost (comité scientifique : Fran?ois Lallier et Jér?me Thélot). Il a porté principalement sur le devenir poétique de la pensée philosophique de Munier, et inversement sur le devenir philosophique de sa parole. Autrement dit, son axe principal a consisté en une tentative d'élucider les statuts réciproques de la ? pensée ? et de la ? poésie ? (ce dernier terme faisant problème) dans cette ?uvre dont l'écriture jamais systématique ne coagule en aucune doctrine arrêtée, mais se poursuit au contraire, de fragments en opuscules, selon les paradoxes hérités de la théologie négative, dans le souci problématique de désécrire, de dédire le dit, ou encore de laisser être le non dit du dit. Sur le versant le plus manifestement ? philosophique ?, les communications se sont appliquées à décrire les notions capitales de l'?uvre et à en manifester la continuité ou la discontinuité avec les diverses traditions auxquelles Munier se rattache explicitement. Ainsi Yanick Courtel (? Dieu dans l'?uvre de R.M. ?) et Sébastien Ho?t (? L'exigence de l'affirmativité chez R.M. ?) ont souligné le débat de la pensée de Munier avec les problèmes de la métaphysique ; cependant que Chantal Colomb (? R. M. : une poésie de l'anticipation de la mort ?) puis Patrick Zeyen  (? L'être précaire ?) ont marqué la dette et la différence avec la pensée de Heidegger. Sur le versant qu'on a encore désigné du nom de ? poétique ?, on a entendu les contributions les plus différenciées du colloque, témoignant de l'ouverture de l'?uvre à d'autres paroles, ainsi que des possibilités de relecture qu'elle est susceptible d'ouvrir dans l'histoire de la littérature européenne. Ainsi Jean-Yves Debreuille (? R. M. lecteur d'André Frénaud ?) et Natacha Lafond (? ?motion et lyrisme dans l'?uvre de R. M. et de Philippe Jaccottet ?) ont contribué à situer Munier parmi des contemporains majeurs ; cependant que Gérard Bocholier (? Le chant de la pensée ?), Christian Hubin (? L'amu? ?), Lionel Verdier (? Le dire nu ? ), et Isabelle Lebras (? Le passage du féminin ?) ont décrit et interprété les formes, les structures de l'imaginaire, et les constantes du texte. Un essai de poétique générale a été proposé par Fran?ois Lallier (? Le néant et la présence ?) à la faveur d'une thématisation des préalables ontologiques de la diction poético-philosophique de Munier. Deux moments non strictement ? scientifiques ? ont donné au colloque sa dimension de connaissance affective. D'une part on a entendu le témoignage d'amitié qu'a bien voulu donner Henri Raynal (? Convergence-divergence : durable n?ud ?), d'autre part la soirée du 4 avril a été consacrée à la projection, en première mondiale, du film réalisé pour la circonstance par Patrick Zeyen : ? Roger Munier, le visiteur ?, dans le grand amphithé?tre du b?timent de la recherche (et cette projection a donné lieu à une discussion sur les rapports entre écrit et image dans l'?uvre de Munier). Les actes de ce colloque, le premier qu'une université ait jamais consacré à cet écrivain, seront publiés en 2009, accrus de contributions supplémentaires suscitées par le colloque, et de documents iconographiques. Ce volume aura pour responsables éditoriaux Fran?ois Lallier et Jér?me Thélot.