PETIT Xavier

La thèse s’articule autour des interactions multiples entre la pornographie et l’esthétique en partant de l’invention du dispositif photographique. Elle propose une étude approfondie de plusieurs dispositifs visuels ou multimodaux (photographie, stéréophotographie, cinéma, télévision, bande dessinée, Internet, jeux vidéo), et de la manière dont chacun propose du contenu pornographique. En constatant le changement de paradigme pornographique à la suite de l’invention de la photographie, je propose la création du terme de ? pornoscopie ?, qui à mon avis correspond plus justement au développement de la pornographie post-invention de la photographie. La pornoscopie est notamment caractérisée par une exploration esthétique toujours à l’avant-garde du dispositif dans lequel elle s’inscrit. Nous entendons par là le fait qu’à chaque fois, c’est la pornographie qui expérimente, déploie et développe les nouvelles modalités techniques de l’exploration esthétique. Notre thèse explore donc le changement radical qui s’opère dans la perception du monde avec l’invention de la photographie, et comment cette perception est modifiée à chaque nouveau dispositif impliqué. Dès les premières années de la photographie, du cinéma, d’Internet ou des jeux vidéo, on retrouve des contenus pornographiques, très loin des clichés et des stéréotypes que l’on entend depuis longtemps sur le sujet. En particulier, nous verrons que la raison pour laquelle on ne retrouve pas (ou très peu) de contenu pornographique à la naissance de la bande dessinée s’explique par la définition de la BD elle-même. Nous verrons également que la raison pour laquelle la pornographie n’a pas été suffisamment prise au sérieux jusqu’à l’aube du XXI e siècle au sein des recherches scientifiques vient d’une erreur conceptuelle dans la considération du dualisme érotique/pornographique, qui motive également la création du terme de pornoscopie.

Mots-clés : Pornographie ; Esthétique ; Pornoscopie ; Photographie ; Cinéma ; Internet

This thesis focuses on the multiple interactions between pornography and aesthetics, starting with the invention of the photographic device. It proposes an in-depth study of several visual or multimodal devices (photography, stereophotography, cinema, television, comics, the Internet, video games), and the way in which each proposes pornographic content. Noting the shift in the pornographic paradigm following the invention of photography, I propose the coining of the term “pornoscopy”, which I believe corresponds more accurately to the development of pornography post-invention of photography. In particular, pornoscopy is characterized by an aesthetic exploration that is always at the forefront of the device in which it is embedded. By this we mean that, time and again, it is pornography that experiments with, deploys and develops new technical modalities of aesthetic exploration. Our thesis therefore explores the radical shift in perception that occurred with the invention of photography, and how this perception is modified with each new device involved. From the earliest years of photography, cinema, the Internet and video games, we find pornographic content, far removed from the clichés and stereotypes we've long heard about the subject. In particular, we'll see that the reason why there was little or no pornographic content at the birth of comics can be explained by the definition of comics themselves. We'll also see that the reason pornography wasn't taken seriously enough until the dawn of the 21st century within scientific research stems from a conceptual error in the consideration of the erotic/pornographic dualism, which also motivates the creation of the term pornoscopy.

Keywords: Pornography ; Aesthetics ; Pornoscopy ; Photography ; Cinema ; Internet 


Direction de thèse : M. CARBONE Mauro

Membres du jury :
- M. Mauro CARBONE, Professeur des universités émérite, Université Jean Moulin Lyon 3, France - Directeur de thèse
- M. Saul PANDELAKIS, Ma?tre de conférences habilité à diriger des recherches, Université Toulouse - Jean Jaurès, France -Rapporteur
- Mme Susanna PAASONEN, Professeure, Université de Turku, Finlande - Examinatrice
- M. Tristan GARCIA, Ma?tre de conférences, en détachement auprès de l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris- Examinateur
- Mme Nelly QUEMENER, Professeure des universités, Sorbonne Université, Paris, France

Présidence du jury : Mme QUEMENER Nelly