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Quand l'Art nous tend la main | Emma BOARETTO

Sans titre

Publié le 17 décembre 2020 Mis à jour le 16 avril 2021

Peinture acrylique sur toile, 29,7 x 42 cm
 

Atelier d'arts plastiques dirigé par Jean-Baptiste SAVOY | Printemps 2021


Emma Boaretto oeuvre "J’ai fait une peinture à l’acrylique qui met en valeur une partie du corps. Les mains. Ce que j’aimerais faire comprendre par ma peinture, c’est qu’en voyant de simples mains, on peut imaginer les personnes à qui elles appartiennent, comment elles sont ou encore la relation qu’elles ont entre elles.

Pour cela, j’ai opposé deux types de mains en premier plan. On peut en compter trois, dont deux d’une femme et une autre qu’on peut associer à celle d’un ? monstre ?. Leur position n’est pas anodine puisqu’on a un effet de diagonal qui commence par le haut avec la main du monstre qui descend jusqu’à celles de la femme. On peut donc voir qu’il y a une supériorité de celle de la main du monstre, qui semble avoir le contr?le et influencer la jeune femme. Cette sensation d’influence est également accentuée par le contact entre les mains, marqué par un liquide qui s’étend dans la main de la femme. C’est d’ailleurs par ce contact qu’on peut imaginer que la femme hésitait, mais qu’elle va être convaincue et poussée à accomplir cet acte sombre avec le couteau qu’elle tient.

J’ai choisi de représenter les mains d’une femme puisque qu’elles sont en général plus fragiles et plus sensibles et s’opposent parfaitement au monstre qui a plus d’assurance et qui manipule. Pour cela j’ai fait des doigts fins, j’ai ajouté des vêtements féminins comme le bout de chemisier qui dépasse ou encore la couleur pourpre de la robe. En regardant ses mains, on peut imaginer qu’elle est désespérée et donc qu’elle se soumet aux conseils malveillants du monstre. Il y a donc une emprise du monstre sur la jeune femme.

Emma Boaretto oeuvre Concernant la main du monstre je suis partie de celle d’un humain et j’ai modifié des éléments pour faire ressortir le caractère anormal et maléfique de celle-ci. J’ai donc allongé les doigts et je les ai placés dans une position qui est impossible, pour un humain, de reproduire.

Le caractère monstrueux et sombre du monstre se retrouve également dans la couleur grise de la peau, dans le liquide qui coule entre ses doigts ou encore dans les veines apparentes noires. Ces veines que j’ai dessinées au stylo sont présentes principalement sur le bout des doigts et s’étendent sur la main de la femme.

Le public peut donc imaginer qu’elles représentent le pouvoir de contr?le du monstre qui influence la femme.

La main du monstre peut plus ou moins ressembler à celle d’un humain, puisque je souhaite laisser la liberté au public de s’identifier ou d’imaginer à qui elle appartient. Elle peut donc être la main d’un démon, de son subconscient, d’un humain qu’on considère comme toxique et mauvais…

En second plan, on peut voir un dégradé progressif de la droite vers la gauche, qui va du plus foncé au plus clair. Ma peinture est donc en quelque sorte divisée en deux, puisqu’on a à droite des couleurs très sombres pour accentuer l’aura maléfique du monstre, alors qu’à gauche les couleurs sont bien plus claires pour montrer l’innocence de la femme. J’ai choisi de faire un dégradé pour ne pas faire appara?tre des détails secondaires afin de bien mettre en valeur les mains qui sont les éléments les plus importants."